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Photographies d’un film noir imaginaire

CES NUITS, CES JOURS

est conçu comme un mystérieux roman-photo.

 

Invitation à esquisser un scénario entre hors-champ et ellipse,

ou à se perdre dans ces contrastes entre ombre et lumière.

Cette série de photographies, d'après négatif n&b 35mm, a été présentée sous différentes formes :

Projections

Festival Nuits Photographiques, Pierrevert (2012)

Oreja Negra, Buenos-Aires (2012)

La Bellone, Bruxelles (2014)

Exposition de triptyques

Alliance Française de Buenos Aires (2013)

 Alliance Française de Bruxelles (2015)

Certains tirages de cette série font partie de collections privées en Argentine, en France et en Belgique.

"A l'origine de ce projet, une série de photographies en noir et blanc réalisées avec un film argentique poussé. Du contraste, du grain, des visages seuls, les yeux tournés vers un hors champ : ce sont des photos de rue, des "street photographies" sombres, avec des regards perçants. Ces images me troublaient mystérieusement, elles détenaient un secret, une énigme. En les montrant séparément, j'entendais les questions inévitables "Qui est-ce?", "C'était où?", "Quand as-tu pris cette photo?" avec une certaine incompréhension. Une habitude et une position provisoire quant au référent m'amènent souvent à répondre que les photos parlent d'elles-mêmes. Cette fois-ci, je décidais d'aborder le problème différemment. Que la photographie soit à la fois symbole, icône et trace, je devais aussi l'admettre. Ainsi, cette image que je tiens en main, "représenterait" quelque chose et serait la preuve concrète d'un instant passé face au sujet. Le fameux "ça a été devant la caméra" de Barthes.  Je décidais de reconnaître ces points mais, fidèle à mon intérêt pour le jeu entre fiction et réalité, j'inventerais des légendes. Donc cette photo représentant quelqu'un quelque part deviendrait "Suzanne, Córdoba, 1998" ; cette autre, "Emilio, Moscou, 2000", ou encore, "Pablo, Bruxelles, 2012"... Une image m'évoquait un nom, un lieu, une date. Cela répondait aux questions et, de surcroît, réconfortait les spectateurs. Je remarquais ainsi que l'image associée à une légende (fidèle ou pas) suscitait un espace propre à chacun, où l'image faisait alliance avec les univers personnels. Poussant plus loin ce jeu entre fiction et réalité, j'associais entre elles certaines photographies et créais ainsi des triptyques. Liant mes habitudes de photographe de plateau à cette délicieuse expérience, la nature de cette série s'imposa de manière évidente : les photographies d'un film noir imaginaire. Chaque triptyque pourrait être celui du film dont sont extraites ces images. Il s'agit d'aborder le "vide narratif" cher à Mac Adams mais d'une manière différente, celle d'un photographe de plateau, laissant naître ainsi une autre réflexion sur les référents : des images réelles, traces de la réalisation imaginaire d'une fiction..."

Laurent Thurin-Nal, mai 2012.

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